Par Rita Sidki
Le mardi 11 mai 2021, une fusillade a eu lieu dans une école en Russie. Neuf élèves sont décédés et le tueur a été arrêté. Il s’agit de la plus grave attaque dans un établissement scolaire depuis 2018.
Une attaque tragique
Le tueur a ouvert le feu sur les élèves de l’école n°175 à 9h30 et les images ont rapidement été diffusées sur les réseaux sociaux par des témoins.
Le bilan est de neuf morts dont sept élèves adolescents et deux enseignantes ainsi qu’une vingtaine de blessés. Le Kremlin a rapidement annoncé envoyer des convois d’urgence de médecins et de psychologues. Une enquête a été ouverte pour « meurtres multiples ».
Cette attaque a eu lieu dans la ville de Kazan, dans la région du Tatarstan qui est une république autonome de la Fédération de Russie. Le dirigeant de la région, Roustam Minnikhanov a qualifié la situation de « catastrophe pour l’ensemble du pays » lors d’une allocution télévisée. Le lendemain, une journée de deuil a été décrétée. Les autorités du Tatarstan ont ordonné un renforcement des dispositifs de sécurité dans les autres établissements scolaires de la ville et la mise en place d’un régime antiterroriste, permettant le déploiement de forces de l’ordre supplémentaires.
Le tueur, Ilnaz Gavliaviev, âgé de 19 ans, est un ancien élève de l’établissement. Dans une vidéo montrant son interpellation on l’entend déclarer « Je me suis rendu compte que j’étais Dieu il y a deux mois […] je déteste tout le monde ». Il avait déjà diffusé des messages prônant la violence sur les réseaux sociaux et disposait d’un permis de port d'armes.
Vers un durcissement du contrôle des armes
Malgré le fait que ces attaques soient plutôt rares en Russie, les services de sécurité ont révélé régulièrement déjouer des attentats en milieu scolaire.
En novembre 2019, un drame similaire a eu lieu. Mais c’est la tuerie de Kertch en octobre 2018 qui avait véritablement marqué les esprits. Dans un lycée de Kertch en Crimée dans la péninsule ukrainienne, un élève âgé de 18 ans a ouvert le feu sur ses camarades. Vingt personnes sont mortes et trente-sept ont été blessées. Le tueur s’est suicidé après la tuerie de masse. Ce dernier n’avait, d’après les services de police, pas « d’antécédents judiciaires ». A ce moment-là, le président Vladimir Poutine avait blâmé l’influence des Etats-Unis et des fusillades dans des écoles qui ont lieu là-bas.
Le contrôle des armes est strict en Russie, mais à la suite de cet évènement, Vladimir Poutine a chargé le chef de garde nationale de « travailler d’urgence » sur un renforcement des conditions d’accès au permis de port d’armes et sur leur circulation.
Des attaques qui se multiplient en Russie
Cependant, d’autres fusillades, extérieures au milieu scolaire, ont touché la Russie ces dernières années.
Il s’agit notamment de fusillades dans des installations militaires. Un militaire a tué huit de ses congénères dans une base en Sibérie en 2019. L’armée a souligné que ce dernier souffrait de troubles mentaux dont une « dépression nerveuse » et que son acte n’était pas lié à ses obligations militaires.
Quelques mois plus tard, une attaque a eu lieu dans un siège des services de sécurité du FSB dans le centre de Moscou. Il ne s’agit pas d’un acte isolé : en 2018, le siège du FSB dans la ville d'Arkhangelsk avait lui aussi été touché par un attentat : un adolescent se déclarant anarchiste s’était fait exploser dans le bâtiment dans une volonté de dénoncer l’autoritarisme des services de sécurité russes.
Durant les années 2000, de nombreux attentats ont eu lieu en Russie dans le contexte de la guerre de Tchétchénie qui opposait des indépendantistes tchétchènes et l’armée fédérale russe.
Crédit photo 1 : Пресс-служба президента Татарстана/ Wikimedia Commons, no change made / Creative Commons Attribution 4.0
Crédit photo 2 ; Советский районный суд города Казани республики Татарстан/ Wikimedia Commons no change made / Public domain
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