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Alice Desvilles

4 novembre : les Etats-Unis quittent les Accords de Paris

Dernière mise à jour : 1 avr. 2021

Par Nacim Souni et Nathan Ruetsch


Une décision controversée


La décision prise par le gouvernement de Donald Trump de faire quitter les Etats-Unis des Accords de Paris est entrée officiellement en vigueur mercredi 4 novembre 2020. Lors de la COP21 qui a eu lieu à Paris le 30 novembre 2015, les chefs d’Etat de 195 pays se sont réunis pour trouver une réponse commune au problème du réchauffement climatique et créer un accord international pour lutter contre celui-ci. Cet accord était attendu par de nombreuses personnes, dont les défenseurs de l’environnement, car, pour la première fois, toutes les grandes puissances mondiales allaient s’engager dans un projet écologique important.

Crédit photo : Library of Congress / Unsplash

Ce sommet, qui faisait la fierté de la France, a été aussi très critiqué dès le début. Les écologistes affirmaient que le futur texte ne donnait pas d’informations sur comment décarboner efficacement, notamment à cause de pressions de pays tels que l’Arabie Saoudite et le Venezuela. Le sujet des transports, qui représentent près de 30% des émissions de gaz à effets de serre, n’était pas du tout abordé dans l’accord. Sans ces deux points importants, il serait, pour certains scientifiques, impossible de respecter l’objectif initial des Accords de Paris, qui est de limiter la hausse des températures de 1,5 degré d’ici à 2100.


Malgré ces controverses, les Accords restent le symbole de la reconnaissance par presque tous les pays du monde que le réchauffement climatique existe et qu’il est urgent de lutter. Malheureusement, lorsque Donald Trump a entamé la procédure de retrait des Etats-Unis des Accords, ce symbole a été terni. Mais cette décision, bien que extrêmement controversée, n’est pas un coup de folie du président américain.


Des Accords contraires aux intérêts économiques des Etats-Unis ?


Même si Donald Trump ne croit pas au réchauffement climatique, comme il a pu le dire sur Twitter ou durant de nombreux meetings de campagne, la décision qu’il a prise avait avant tout pour but de protéger son pays. En effet, selon lui, les Accords de Paris sur le climat pouvaient nuire aux intérêts économiques de son pays et notamment aux entreprises exploitant du pétrole et du gaz de schiste.


Les Etats-Unis étaient encore, en 2019, les premiers producteurs de pétrole au monde, totalisant 16,7% du total mondial de la production d’or noir ! Le président américain remet ainsi sur la table l’éternel débat autour de l’économie et de l’écologie. Tant que son pays n’est pas économiquement touché par le réchauffement climatique, il considère que lutter contre celui-ci serait une perte de temps et de moyens.

C’est là que le pays s’oppose à une autre grande puissance : la Chine. Le pays fait figure de bon élève de la Cop21, et a déjà largement atteint les objectifs qui lui étaient fixés, comme par exemple la réduction de 45% de son intensité carbone. Mais fort de cette réussite, l’empire du milieu cherche aujourd’hui à se fixer de nouveaux objectifs afin de contrer au plus le changement climatique qui s’opère. En tant que championne de l’écologie, la Chine compte bien tirer son épingle du jeu et occuper la place laissée vacante par le départ des Etats-Unis. Mais au-delà de cette volonté de puissance, la Chine cherche avant tout à préserver la santé de ses citoyens : chaque année des milliers de chinois meurent à cause d’intoxication à la pollution, ce qui fait de la lutte contre la pollution un point important pour le gouvernement.


Et maintenant ?


Selon les estimations officielles qui devraient être confirmées par le vote des grands électeurs le 14 décembre prochain, Joe Biden sera le 46ème président américain. Il a déjà pu communiquer son souhait de réintégrer le pays aux Accords de Paris via un tweet du 4 novembre : «Aujourd’hui, le gouvernement Trump a officiellement quitté l’accord de Paris sur le climat. Et dans exactement soixante-dix-sept jours, un gouvernement Biden le rejoindra.»


Si le futur président américain en fait la demande le jour de son investiture, le 20 janvier 2021, les Etats-Unis reviendront dans les Accords de Paris 30 jours plus tard. Pour les observateurs internationaux, il est crucial que les Etats-Unis fassent leur retour pour que les Accords soient respectés et qu’aucun autre pays ne soit tenté de quitter le navire.


Crédit photo : MEDDE Arnaud Bouissou, Wikimedia commons / no change made, Attribution-ShareAlike 4.0 International

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